TGV, à l’image de…
Un trajet en TGV qui a connu une pause impromptue près d’Antibes m’a permis d’entendre des commentaires intéressants sur le ressenti des passagers et par extension des citoyens sur le monde dans lequel ils tentent de trouver de plus en plus difficilement leur place.
Le sentiment général était celui d’une lente mais inexorable dégradation, depuis le train lui-même jusqu’à la société dans son ensemble.
Débutons par le TGV que je pratique régulièrement, je ne compte plus les prises de courant qui ne fonctionnent pas, ceci alors que le fait de pouvoir y travailler est un argument massue pour son choix, ou les toilettes en panne, voire pire.
Sa ponctualité est étrange car, à l’image des autres voyageurs présents, nous sommes souvent dans les quelques pour-cents reconnus par la SNCF comme « en retard »…
Quant à la panne mentionnée en introduction, elle est révélatrice de la déliquescence – supposée ou avérée – des installations puisque le train s’est arrêté et nous avons été informés qu’un « problème d’alimentation obligeait le train à stopper ».
Des personnes ont interrogé le contrôleur qui a indiqué n’avoir… aucune information et « qu’habituellement, il y en avait pour 2 heures au minimum ». Quelques voyageurs désemparés sont descendus à la recherche d’un bus, les autres dont votre serviteur (Qui a équipé son laptop d’une grosse batterie depuis ses premières expériences TGV) ont attendu et ont papoté.
Une dame : « Ils dépensent des milliards dans des infrastructures et après ils les laissent se dégrader ».
(Illustration – Gare TGV d’Avignon)
Un monsieur : « Ils s’en foutent de nous, il n’y a qu’à les voir et les entendre »
Une dame âgée : « Je suis bien contente d’avoir fait ma vie, il est de moins en moins humain ce monde ! »
Le contrôleur (A une dame qui lui demandait ce qui se passait) : « Qu’est-ce que vous voulez que je vous réponde ? Il y a un souci avec une caténaire, c’est tout ce que je sais… »
La dame insiste : « Si vous, vous ne savez pas, qui saura alors ? »
Le contrôleur s’en va, sans répondre, en haussant les épaules.
La dame âgée conclut cette chronique : « Avant, le service à la clientèle, c’était quelque chose d’important, maintenant tout le monde ne pense plus qu’à soi. Ils n’ont même pas compris que quand ils auront à leur tour besoin des autres, on leur répondra la même chose… »