Alors que je suivais les essais qualificatifs du Grand Prix d’Italie de F1, une phrase m’a choqué. Il ne s’agissait pourtant que de quelques mots noyés dans la logorrhée standard à laquelle les commentateurs sportifs pensent devoir systématiquement nous confronter.

Ces mots les voici : « Cette deuxième place sur la grille pour la modeste équipe Force India »…, je vous épargne le reste qui était de la même eau…

« Modeste équipe », pourquoi ?

Parce qu’ils ne s’appellent pas Honda ou BMW ? Rappelons que la première a disparu de la F1 à la fin de l’année dernière et que la seconde fera de même d’ici quelques semaines. Parce qu’ils s’appellent « Force India » et que l’auteur de cette saillie aurait encore en tête des images de pousse-pousse et de bidonvilles ?

L’Inde est en marche, 1 milliard de nos semblables se lève chaque jour avec la volonté que leur situation s’améliore. Situation terrible pour certains, passable pour d’autres, enthousiasmante pour une infime minorité mais qui a valeur d’exemple pour la multitude.

L’Inde est une démocratie qui pourrait donner des leçons à bien des « modèles historiques », pays-continent qui a élu une femme à sa tête dans les années 60, l’Inde est fermement décidée à échapper au destin de pays exploité qui a trop longtemps été le sien.

Nous le fréquentons depuis bien des années, nous y avons notre équipe à Mumbai/Bombay et il n’est pas difficile d’anticiper l’importance croissante que l’Inde prendra sur la scène internationale.

Qu’une « modeste Force India » se qualifie en 2ème position d’un Grand Prix et ce sont des centaines de millions de personnes qui se réjouissent, cela donne une nouvelle définition à la notion de modestie, non ?

Faisons comme nos amis Indiens et gardons le sourire, lorsque la force est en nous, nul besoin d’effet de manches ou d’humiliations verbales…

Bon dimanche, à demain

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