Pédophiles, informer pour protéger ?
Je vous propose de faire un parallèle difficile entre 2 actualités françaises récentes, une absolument terrible avec le meurtre de la petite Océane survenu le 5 ou 6 novembre dans le Gard et l’autre qui concernait, fin octobre, la dénonciation par un tract anonyme d’un pédophile qui aurait abusé d’une soixantaine d’enfants entre le pays de Gex et le canton de Genève en Suisse.
L’avocate du pédophile présumé, qui avait été remis en liberté provisoire dans l’attente de son jugement, avait notamment déclaré après la diffusion de ce tract :
« La démarche de ces quelques gens irréfléchis qui s’érigent en juges inspire beaucoup de tristesse et de consternation. Nous y voyons une lâcheté, encore plus insupportable du fait qu’elle est anonyme. Le procédé est digne du Moyen Age. Une enquête doit être diligentée pour connaître l’origine de cet appel au lynchage. Hugo a dit: «Souvent la foule trahit le peuple». Nous faisons ainsi confiance aux autorités pour ramener la sérénité et permettre au prévenu et à ses proches de vivre dans des conditions décentes ».
Cette docte personne (Ou prétendue telle) n’hésite pas à faire appel à Victor Hugo… qui avait, je le lui rappelle, aussi écrit :
« Il y a deux manières d’ignorer les choses : la première c’est de les ignorer ; la seconde, c’est de les ignorer et de croire qu’on les sait. La seconde est pire que la première ».
A l’heure où ces lignes sont écrites, le meurtrier d’Océane n’a pas encore été arrêté mais un pédophile qui habitait à proximité est en garde à vue. Personne ne connaissait sa récente sortie de prison après 6 années passées derrière les barreaux pour agression sexuelle sur mineur.
Si son inquiétant profil avait été connu et qu’il soit en cause dans ce drame ou pas, pensez-vous que la petite aurait pu sortir de chez elle, seule, pour aller chercher un jeu vidéo chez une voisine ?
La question qui se pose est donc simple, quel droit doit primer ? Celui des agresseurs ou celui des enfants d’être protégés ?
Il est clair que l’affichage public des antécédents judiciaires d’un condamné, quelle que soit la forme que prendrait cette publicité, ne faciliterait pas sa réinsertion mais cela aurait au moins le mérite de permettre aux familles d’être sur leurs gardes.
Comme conclusion, je vous propose la lecture, la relecture pour certains, de l’article 3 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant dont l’intégralité est à votre disposition sur www.CyberDodo.org
Article 3 – Toute décision concernant un enfant doit tenir de l’intérêt supérieur de celui-ci. Exemple : Tribunaux, autorités administratives ou organes législatifs. L’état s’engage à assurer à l’enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être.