Merci le G20, je devrais être rassuré…
… rassuré de savoir qu’ils (Les dirigeants) ont parfaitement été à la hauteur de la crise (Je sais que c’est eux qui le disent...), que le risque systématique est désormais écarté (Qui a dit qu’il existait pour les seuls États-Unis, 500 à 2’000 banques prêtes à faire faillite ?) et que la récession était sur le point de s’achever.
Permettez-moi de ponctuer ces quelques réflexions avec des tableaux sur les différents taux nationaux de chômage en provenance directe du site de l’OCDE.
La grande question, l’interrogation ultime est simple, la forte dégradation en cours du climat des affaires ressentie par une majorité de personnes est-elle le résultat d’une mauvaise perception du réel état de l’économie ou nous sert-on une soupe vaguement étayée destinée à tenter de nous rassurer ?
Pour le dire autrement, cette prétendue gestion politique particulièrement efficace de la « pire crise économique depuis le début du siècle passé » est-elle parvenue à corriger la situation qui l’avait créée ?
Les fondamentaux sont-ils désormais différents ? L’injection massive de capitaux dans le système l’a-t-il soigné ? L’économie réelle va-t-elle prendre le relais ?
Les déficits abyssaux auxquels les pays ont décidé de faire appel comme thérapie vont-ils pouvoir se résorber alors que les rentrées fiscales sont en chute libre ? Si la reprise ne se montre pas rapide et vigoureuse et qu’au contraire le chômage continue à progresser, d’où viendra l’argent pour maintenir à flot la cohésion sociale ?
En quoi le capitalisme sauvage a-t-il été amendé alors que le rétablissement des banques ne provient que de la marge exceptionnelle qu’elles parviennent à faire entre l’argent qu’elle peuvent emprunter à 0% d’intérêts aux États-Unis et à 1% en Europe pour le prêter entre 4 et 5% ?
En quoi la « fin des paradis fiscaux » est-elle crédible quand Hong Kong, Jersey, Guernesey, Delaware, Macau, etc. n’ont jamais figuré sur la dite liste et que l’essentiel des efforts des « moralisateurs » a consisté à menacer les petits et fermer les yeux sur leurs propres turpitudes ?
2 scénarios sont à présent possibles (Avec quelques variantes bien sûr), le « bon peuple » croit aux belles histoires de ces beaux dirigeants descendant de leurs beaux avions et de leurs belles voitures pour sauver le monde et ils recommencent à consommer frénétiquement pour enrayer le gonflement des déficits publics (Mais alors là, ce sera la planète qui va encore plus souffrir), soit la ficelle est trop grosse et le mal trop profond et une rechute sévère est inévitable.
Le fait que de l’argent public (Le nôtre) ait premièrement servi à combler les pertes des responsables de la crise puis que ce même argent public leur soit « donné » pour gagner des fortunes sur le dos de leurs sauveurs (A nouveau nous) me fait profondément douter que quoi que ce soit ait changé en terme de moralité financière, donc mes craintes sont élevées pour les mois à venir.
Que cela ne vous empêche pas de passer un excellent week-end, j’espère avec ceux que vous aimez, rendez-vous demain….