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Le pouvoir ne se partage pas

Submitted by on lundi, 2 novembre 2009No Comment

Sous-titré « Conversations avec François Mitterrand », le dernier livre d’Edouard Balladur retrace les 2 années de cohabitation (1993 à 1995) pendant lesquelles l’auteur fut Premier Ministre.

091102-Balladur

Cette prise de vue de la couverture est volontaire, désireux que j’étais de transmettre les différents angles de vue possible de l’ouvrage, comme si le lecteur était tiraillé entre plusieurs filtres, plusieurs sentiments.

Tout d’abord, qu’avions-nous gardé de cette « parenthèse » dans la politique française ? De ce moment pendant lequel des hommes nouveaux avaient cru pouvoir émerger, au premier rang desquels Balladur ?

Pour ma part, j’avais le souvenir de la trahison d’un pacte entre lui et Chirac que l’on pourrait résumer trivialement en : « A l’un le poste de Premier Ministre, à l’autre la Présidence ».

Balladur s’attache à tenter de démontrer que ce pacte n’existait pas, à mon modeste avis c’est un des points sur lesquels il est le moins crédible. Paradoxalement, on le suit sans peine lorsqu’il décrit ses échanges avec Chirac basés sur tout sauf de l’amitié. Visiblement, ces deux-là n’avaient pas grand chose en commun.

Mais, le gros morceau de l’ouvrage est bien entendu la relation de ses conversations avec François Mitterrand. Un Président atteint par la maladie et qui tente de terminer son mandat, dans un étrange remake du couple Pompidou/Balladur, avec 3 différences majeures :

Ils sont adversaires politiques

Balladur ambitionne cette fois de lui succéder

Mitterrand parviendra au bout de son mandat

Il est passionnant de suivre semaine après semaine l’évolution de leur « couple » au gré de la marche du pays, des crises internationales et – vous me permettrez le surtout – des médiocres affaires de fierté, de préséance, de copinages, d’ambition, de jalousie, en résumé d’humanité peut-être encore plus exacerbée dans cette situation où le Président sentait sa vie s’échapper et où le Premier Ministre était tiraillé entre son sens du devoir et l’avenir auquel il se croyait autorisé à rêver.

Qu’ai-je retiré de cette lecture ?

Pour le dire en quelques mots, au-delà de ses positions politiques et des choix qu’il a pu faire ou recommander, j’ai refermé le livre en me disant qu’Edouard Balladur pour lequel je n’aurais pas voté était un homme bien et que la France s’était assurément fourvoyée lorsqu’elle a choisi son « ami » en 1995.

Si… Avec des si, on pourrait tout changer, il serait intellectuellement intéressant d’imaginer ce que serait la France de 2009 si… mais « Le pouvoir ne se partage pas… »

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