Le Luberon, quel beau coing !
N’y voyez aucune moquerie contre l’accent provençal, il n’était pas dans mon intention de faire chanter cette phrase en la pagnolisant, que nenni….
Le coing en question est le premier fruit de l’arbre planté l’an dernier avec ma belle. Témoignage lumineux de sa satisfaction d’être là où il est :
J’ai le souvenir d’heures de travail pour ma mère lorsqu’elle préparait la gelée de coings qui allait nous accompagner pendant les mois d’hiver. La cuisine en était toute chamboulée puisqu’il fallait retourner un tabouret, clouer sur ses 4 pieds dressés un tissu qui allait filtrer la pulpe des fruits, résister pendant de longues heures après la cuisson jusqu’à ce que la gelée… « gèle » afin d’enfin pouvoir la goûter.
L’enfant que j’étais regardait la magie s’opérer, de ce fruit immangeable comment ma mère pouvait-elle tirer ce délice ?
Je me souviens aussi de mon mécontentement quand l’une de ses nombreuses sœurs venait nous rendre visite et qu’elle repartait avec un pot de ce trésor qui s’amenuisait trop vite… Ma gourmandise s’agitait, pourquoi ma mère était-elle si généreuse ? Nous n’en avions déjà pas assez pour nous !
J’ai encore au minimum une année avant de pouvoir tenter de reproduire les gestes d’autrefois, j’espère que notre magnifique cognassier décuplera sa production l’automne prochain afin qu’à leur tour mes enfants partagent – quelques années plus tard – ce cadeau d’une grand-mère qu’ils ne connaîtront jamais…