Le crépuscule sanglant
L’Égypte devra encore certainement payer un lourd tribut humain pour que l’espoir d’une démocratie s’annonce enfin car Hosni Moubarak s’accroche d’une manière – à première vue – incompréhensible à sa fonction.
A première vue seulement…
Nous avons récemment appris que la famille de l’ex-rempart contre les Frères Musulmans (Devenus d’ailleurs soudainement fréquentables) et lui-même auraient accumulé une fortune d’une quarantaine de milliards de dollars pendant les quasi 30 années de son « règne ».
40 milliards dans un pays dont le revenu annuel par habitant dépassait juste les 3’000 dollars au tournant du nouveau millénaire. Creusons les chiffres et projetons-nous en prenant comme base ces 3’000 dollars = 30 années x $ 3’000.- = $ 90’000.
Il est juste de préciser que ce chiffre est très exagéré puisque les 3’000 dollars n’étaient même pas pensables dans les années 80 lorsque Hosni Moubarak a remplacé le Président Anouar el-Sadate après son assassinat.
Donc, nous avons d’un côté l’égyptien moyen qui, depuis 30 ans, a pu gagner moins de 100’000 dollars et le Président qui en est lui à 40 milliards. Bien entendu, l’égyptien moyen n’a pas pu thésauriser l’intégralité de ses revenus puisqu’il lui a fallu faire vivre sa famille.
N’avez-vous pas encore compris pourquoi Hosni Moubarak refuse de partir ?
40 milliards divisés par 3’000 = 13’333’333 années !
Ce que les Pharaons ont de tous temps recherché à coup de pyramides et de mobilier funéraire, Hosni Moubarak l’a déjà trouvé : l’éternité
الأبدية
Déjà plus de 13 millions d’années de vie, et vous vous étonnez qu’il s’accroche à son poste ? L’appétit vient en saignant…