L’avenir ? C’est maintenant !
Je ne cesse d’être étonné par «l’abattage médiatique» des politiciens, notamment français, pour qui Horace semble être l’ultime Maître à penser et son vers «carpe diem quam minimum credula postero» le secret d’une éternelle renaissance.
Prenons 2 exemples, le Président/Candidat/Président (Il n’y a pas de faute de frappe) Sarkozy expliquant sur tous les médias pendant des semaines l’importance cruciale du triple AAA, ceci alors qu’il était évident qu’il allait être perdu. Puis, se gaussant de Standard & Poors après la dégradation de la note hexagonale par cette agence, n’hésitant pas à prendre appui sur Moody’s et à louer son sérieux pour se faire encore une fois tacler lorsque cette dernière a abaissé ses perspectives pour l’hexagone.
Qu’importe, il fallait vendre une histoire le lundi, une autre le mardi, etc
Second exemple, DSK dont l’avocate n’a pas craint hier de commenter la sortie de garde à vue avec des propos desquels on pouvait (Devait ?) comprendre que sa confrontation avec la police s’était bien passée et qu’il était normal qu’il en ressorte libre (Dans le sens que ses interlocuteurs auraient compris qu’il n’avait rien à se reprocher).
Tout cela, pour que quelques heures plus tard, on apprenne qu’il allait être mis en examen le 28 mars prochain pour rien de moins que «complicité de proxénétisme aggravé en bande organisée» et «recel d’abus de biens sociaux». Tout ceci précédé d’une première étape judiciaire le 15 mars à New York avec la première audience de la procédure civile qui l’oppose à Nafissatou Diallo.
Que retenir de ces 2 exemples édifiants ?
Horace a écrit son poème pour inciter une jeune fille à profiter du moment présent car l’existence humaine étant ce qu’elle est, personne ne peut être assuré d’une longue, heureuse et paisible vie. Mais, «cueillir» chaque instant ne signifie pas pour Horace qu’il faille oublier toute moralité ou intelligence, bien au contraire.
Comment se fait-il alors que des personnalités plus qu’expérimentées en aient perdu le sens profond pour n’en faire plus qu’un écritoire à «storytelling» ? Cette technique du «storytelling» malheureusement devenue la colonne vertébrale des hommes politiques médiocres qui n’ayant plus rien à nous dire, nous abreuvent quotidiennement d’histoires aussi mièvres qu’inutiles.
Pour les 2 «héros» de cette chronique dont le principal point commun est peut-être encore à venir (Ne pas être élu en 2012), je suggérais modestement de relire dans sa totalité l’Ode à Leuconoé (La jeune fille pour laquelle Horace a écrit) où l’un y découvrira la nécessité de la prévoyance et l’autre de la rigueur morale.
A tous (les autres…) je souhaite de pleinement goûter à cette journée et d’en être heureux !