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La mort de Kadhafi…

Submitted by on dimanche, 23 octobre 2011No Comment

…est-elle à considérer comme l’une des dernières atrocités de son règne sanglant ou comme l’une des premières erreurs d’une démocratie promise mais qui n’existe encore que dans les rêves des ex-rebelles ? Rebelles ayant conquis leur statut de résistants victorieux dans un rassemblement hétéroclite portant le nom de CNT.

Les nombreux commentateurs qui se sont exprimés depuis jeudi ont balancé entre ces 2 positions, potentiellement antagonistes, sans pour autant parvenir à être vraiment convaincants.

L’usage abusif d’expression telle que «laboratoire de démocratie» ne masquant pas le fait que la mort indigne du dictateur interdit le procès dont la nouvelle Libye avait pourtant un vital besoin pour nettoyer ses écuries d’Augias.

Pour l’anecdote, rappelons-nous que l’un des fleuves détourné par Hercule pour accomplir son cinquième travail, l’Alphée, prend sa source sur le plateau de Tripoli ! Tripoli, capitale du… Péloponnèse en Grèce.

L’opinion publique internationale ne peut s’empêcher de penser que Mouammar Kadhafi emmène opportunément avec lui des secrets qui auraient assurément été très dérangeants pour les dirigeants qui rêvaient d’accéder à cette manne représentée par ses pétrodollars et qui lui ont récemment soit déroulé le tapis rouge, soit sont carrément allés lui donner l’accolade dans son palais…

Faire la guerre au nom de grands principes et ne pas les garantir à celui que l’on veut renverser, sont-ce les plus solides fondations que la nouvelle Libye démocratique méritait ?

On peut d’ailleurs s’interroger sur l’intérêt, le sens et les conséquences de l’interminable file de ceux qui veulent voir les dépouilles de Kadhafi et de son fils Mouatassim jetées sur le sol d’une chambre froide à Misrata.

Car, les insultes entendues lors des reportages télévisés et les poses triomphantes devant les corps pendant que les appareils photo et autres téléphones portables crépitent laissent songeur, un adversaire mort, même le plus ignoble, a-t-il droit au respect ?

La nouvelle Libye démocratique aurait-elle dû reconnaître à son ex-bourreau les Droits que ce dernier lui avait toujours refusé ?

En posant la question, n’a-t-on pas la réponse ? J’espère que celle-ci trouvera une meilleure application du côté de Damas où l’immobilisme des puissances qui ont annihilé le Colonel et son régime est effrayant.

Du même effroi ressenti à la pensée des déjà 3’000 morts qui ont osé rêvé à la liberté mais qui, eux, n’ont pas de pétrole pour la payer…

«Ce sont les démocrates qui font la démocratie, c’est le citoyen qui fait la république»

Alfred E. Smith

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