La crise, quelle crise ?
Résumons les épisodes précédents, ce printemps notre civilisation était au bord du gouffre et entraînée par l’inertie inhérente au système, nous allions faire le grand saut qui ruinerait l’ensemble des économies, détruirait les références et nous renverrait quelques siècles en arrière.
Le troc s’apprêtait à redevenir la norme, les honnêtes gens cachaient leurs napoléons, les banques vacillaient dans le sillage de Lehman Brothers et les gouvernements montraient d’un doigt vengeur – genre 21 janvier 1793 parisien – ces horribles spéculateurs fous pour qui la partie était finie..
Quelques mois ont passé, les déficits publics ont effectivement pris une teinte abyssale pendant que les chiffres du chômage atteignaient des altitudes himalayennes mais…. tout va pour le mieux !
La reprise serait là, le système serait purgé de ce qui a causé le récent plongeon et l’avenir serait si chargé de promesses qu’il justifierait que les sociétés soient d’ores et déjà valorisées à minimum 25 fois d’hypothétiques bénéfices futurs (Estimation raisonnable puisque, par exemple, Amazon avec un nouveau record à $ 120 est payée 75 fois ses résultats 2009 !).
Faisons simple, je n’y crois pas. Rien n’a fondamentalement changé, rien…
Les banquiers viennent de réaliser l’une des meilleures années de leur histoire, leurs bonus seront si énormes qu’ils échapperont à la compréhension du bon peuple, le système officiellement honni il y a seulement 6 mois sort renforcé de cette crise. Ses « boss » sont encore plus riches, encore plus puissants, encore plus déshumanisés, ils ont gagné par renoncement, par ko, par abandon, parce que les autres n’ont plus la force de lutter.
Les pauvres sont plus nombreux, les morts de faim aussi, l’espoir agonise au rythme des suppressions d’emploi, des restructurations et des milliards des plans de « relance » qui ont sauvé ceux qui avaient commis le crime.
Pendant ce temps, votre serviteur attend…
Qu’est-ce que j’attends ?
La correction boursière qui est sans doute planifiée par les patrons dont je parlais,car leur bourse est pleine et le temps est bientôt venu de refaire une belle opération, dans l’autre sens cette fois. Qu’importe les dégâts humains, d’ailleurs c’est quoi un homme, comment l’active-t-on dans un bilan ?
Je délire ?
On parie ?