Joseph Conrad ou Hollywood ?
Littérature ou blockbuster ?
La relecture récente de « Typhon » (Paru au début du XXème siècle) m’a permis de mettre en parallèle 2 approches du « drame de mer », l’une faisant appel à l’imagination et à la dimension psychologique des héros et l’autre à des effets spéciaux et à la peur brute qu’ils engendrent.
Pour ceux qui n’auraient pas lu « Typhon », l’histoire se déroule au XIXème siècle sur un vapeur battant pavillon siamois qui se dirige vers un port chinois à travers le détroit de Formose. Il transporte des marchandises et 200 coolies chinois qui rentrent chez eux emportant leurs maigres économies dans des coffres de bois.
Le bateau Nan Shan est commandé par le capitaine Mac Whirr, homme fiable et expérimenté mais à l’intelligence moyenne. Le titre du livre ne laisse que peu de place à l’intrigue et l’équipage va devoir affronter un typhon d’une rare violence qui menacera de couler le navire.
L’écriture de Conrad, sa puissance évocatrice et ses descriptions impressionnantes font que l’on vit cette aventure tous les sens en éveil, on n’imagine pas la tempête, on l’entend, on la voit, on sent les paquets de mer s’abattre sur le bateau, on craint qu’il ne se désarticule et on partage totalement le devenir de ces hommes, comme vous et moi, confrontés à l’extraordinaire et au terrifiant.
Je ne dévoile pas plus l’histoire et pour ceux qu’elle intéresse vous propose de la lire gratuitement en cliquant ici (La traduction du texte a été faite par André Gide).
Une fois que vous l’aurez fait, regardez le film « The Perfect Storm » et comparez…
Si les effets spéciaux sont excellents, ils sont l’alpha et l’oméga du film. L’imagination n’est aucunement sollicitée puisque la crainte la submerge comme la vague finale en ce qui concerne le bateau « Andrea Gail » et ses occupants. What else ?
Alors, Joseph Conrad contre Hollywood ?
A mon modeste avis, l’auteur britannique d’origine polonaise gagne par KO à la première reprise, peut-être un bon sujet de… film ?
Bonne journée