Il s’appelait Coluche
Nous avons tous conservé un souvenir particulier de Michel Colucci, certains évoqueraient l’un de ses sketchs, d’autres un spectacle auquel ils ont assisté, d’autres encore les «malheureusement» incontournables «Restos du cœur».
Permettez-moi de lui rendre hommage en écho au ridicule représenté par l’élection du Président de l’UMP et les haines qui lui sont associées et qui démontrent les motivations réelles du personnel politique.
Pourquoi Coluche ?
Parce qu’il s’est aussi présenté à l’élection présidentielle française en 1980 ! Et lorsque l’on reprend ses déclarations, lorsque l’on s’intéresse avec plus de 30 années de distance à son discours, on réalise à quel point celui qui avait été décrit comme un clown par ses «rivaux» était visionnaire.
Son parcours de jeunesse n’a rien eu d’exemplaire et les nombreux dérapages auxquels il s’est livré ne sont en aucune façon un modèle mais il illustre la mue d’un voyou en homme de plus en plus conscient de l’âpreté de la société dans laquelle il vit et dont les analyses comme les anticipations sont d’une difficile justesse.
Son programme était : « Je veux être le candidat des minorités. Et les minorités ajoutées les unes aux autres, ça fait quoi ? Je vous le donne en mille Émile ! Ça fait la majorité ! »
Ses propos simples séduisent potentiellement tant d’électeurs que des pressions seront efficacement exercées et il finira par se retirer, laissant à ses supporters un goût d’inachevé.
Ce même goût, encore plus amer, qui est le nôtre à la vue des chiffres de fréquentation des «Restos du cœur» dont le «succès» est chaque année plus important ; le même goût, encore plus acide, devant le mauvais sketch de l’UMP.
Je lui laisse le mot de la fin :
« Il paraît que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c’est une crise. Depuis que je suis petit, c’est comme ça… »
P.S : Une dernière pour mesurer combien il nous manque :
« L’intelligence chez l’homme, quoiqu’il en soit pourvu, il a toujours l’impression d’en avoir assez, vu que c’est avec ça qu’il juge… »