Haïti, pardon…
J’avais préparé de longue date, pour hier, une chronique hommage à l’occasion de l’anniversaire du séisme et, au moment de la mettre en ligne, je me suis mis en tête de trouver des chiffres officiels sur le nombre de victimes afin de stigmatiser l’abandon dans lequel un pays entier est laissé.
Je cherchais, consultais différentes sources, obtenait des « évaluations » entre 220’000 (Télévision française) et 250’000 (Généralement cité sur Internet) jusqu’au moment où le Premier Ministre Jean-Max Bellerive a annoncé que le bilan avait été revu à la hausse et était dorénavant de 316’000 morts
316’000 morts !
Comment accepter un tel chiffre ? Abasourdi, j’ai lu, écouté, regardé plusieurs médias persuadé que cette nouvelle allait envahir l’espace médiatique et qu’il me faudrait revoir ma modeste contribution afin de ne pas donner l’impression de « prendre le train de l’indignation en marche ».
Que croyez-vous qu’il arriva ?
Pour ceux qui ont regardé les chaînes télévisées françaises, le déferlement s’est concentré sur… les soldes, pour tant d’autres sur la facilité avec laquelle le Portugal avait placé les émissions obligataires indispensables au financement de sa dette abyssale, pour d’autres encore sur les prévisions économiques de 2011.
Les 316’000 morts haïtiens, les quasi 2 millions de sans-abri, les orphelins, les blessés, le manque de nourriture, d’eau, de médicaments, d’écoles, en résumé d’avenir, tout cela a moins compté que notre frénésie acheteuse, les hoquets de la bourse (Qui risquent d’ailleurs d’être violents cette année) et les soucis nombrilistes nationaux.
4 milliards de dollars ont été donnés et/ou débloqués pour Haïti et sur place les victimes survivantes du 12 janvier 2010 se demandent chaque jour un peu plus, entre choléra et violence, où est passé l’argent ?
Je me contenterai de demander où a disparu notre humanité ?
P.S: Nous parlerons de la Tunisie prochainement…