Haïti, Haïti, Haïti…
La terre tremble encore et toujours à Haïti avec par exemple une réplique de 4,6 enregistrée aujourd’hui.
De son côté, le bilan s’affole chaque jour un peu plus avec la barre des 200’000 morts officiellement dépassée selon le Premier Ministre Jean-Max Bellerive et pour ceux qui restent, ceux qui vont devoir continuer, reconstruire un pays dévasté, le défi de 300’000 blessés, 4’000 amputés et une économie réduite au néant.
Les observateurs parlent de violences, d’un chaos qui s’installe devant les pénuries, pénurie de nourriture, d’eau, de soins,de travail et surtout d’autres perspectives que celles, congrues, concédées par les aides internationales quand elles ne sont pas lancées depuis les hélicoptères.
Le reste du monde semble être déjà passé à autre chose et Haïti est devenu une équation comptable composée d’êtres humains morts, blessés, empêchés ou à nourrir. Le résultat se chiffrera en milliards, en conférences internationales des donateurs et l’aide mettra des années à déployer ses effets.
La valse diplomatique consistant à se prémunir de toute perte d’influence a elle démarré plus rapidement et les « grands dirigeants » vont se succéder sur place pour « assurer les Haïtiens de leur soutien », ponctuer leur – court – séjour de phrases gorgées de bons sentiments à destination de leur opinion publique, sans oublier de prendre un enfant ou deux dans leurs bras, cela passe si bien dans les journaux télévisés.
Nous ne pouvons pas laisser retomber la bulle médiatique, nous devons réaliser l’effroyable dimension de ce drame car avec plus d’un demi-million d’habitants morts ou blessés, 5% de la population haïtienne a été directement touchée dans sa chair. Pour donner un ordre de grandeur, la même catastrophe touchant la France aurait fait plus de 3 millions de victimes et plus de 4 en Allemagne !
Haïti a besoin de nous à long terme, nous n’avons pas su les soutenir avant, les aider à quitter la pauvreté, c’était une honte, les abandonner maintenant, ce serait un crime…