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Crève saloperie !

Submitted by on lundi, 20 avril 2015No Comment

Nous sommes le jour d’après ou le jour d’avant ou celui de la semaine ou du mois qui suit ou précède… quelle importance ? Ce qui compte, c’est d’être du bon côté ou… pas.

D’avoir de la valeur ou… pas.

D’être respectable ou… pas.

Hier, quelques centaines de moins que rien, de sous-hommes, de rejets ont été… rejetés à leur destin quand le chalutier qui devait leur faire traverser leur Styx a sombré. Que croyaient-ils ces mendiants ? Qu’avaient-ils compris de nos « démocraties » ? Que les pauvres y trouveraient porte ouverte, entrouverte, entrebâillée, déverrouillée ?

Qu’y a-t-il au-delà de la naïveté ? Pardon, que dites-vous ? La mort ?

C’est ça, la mort…

Nous sommes en avril 2015, les médias sont remplis de corps flottants parce qu’ils ont « décidé » de tous flotter ensemble, quelques centaines en même temps, quel manque de tact et quelle invasion de nos écrans, des smartphones aux ordinateurs, en passant par les tablettes et les télévisions.

Heureusement, cela ne va pas durer car dans le fond, celui de la mer, on s’en fout n’est-ce pas ? Comme le rappelle utilement le « Monde », en cette seule année 2015 un migrant meurt toutes les 2 heures en tentant cette foutue traversée, ce qui fait bizarre cette fois, c’est ce bloc, ce gros tas de chairs gonflées, c’est tout.

Cela fait penser au drame des enfants et de la Convention Internationale qui régit leurs Droits, qui ignore encore que son respect sauverait des millions d’enfants toutes les années ? Hein, qui ?

Qui fait vraiment quelque chose ? Qui s’indigne des milliers d’enfants qui meurent tous les jours alors que l’on pourrait les sauver ? Qui ?

Les mêmes qui se révoltent aujourd’hui à l’évocation des centaines de noyés ? Indignation qui durera le temps que durent les fleurs, l’odeur en moins.

141017-Sea

Ma parole s’est libérée depuis quelques temps parce que ceux-là, pas les noyés les autres, ceux qui s’indignent la panse débordante et la lippe dédaigneuse, me montrent chaque jour davantage pourquoi ce monde est ainsi et pourquoi les moins que rien flottent, leur ventre creux en l’air, avant d’être recyclés pour les besoins des habitants à écailles des profondeurs.

Ceux qui savent, ceux qui parlent fort, ceux qui ont tout compris et surtout qui ne font pas grand chose, voire rien… pour les autres, parce que pour eux rien n’est assez bien, rien n’est suffisant.

Alors moi qui ai investi, à fonds perdus, la majeure partie de mon patrimoine dans une ONG qui a pour but la diffusion d’un message de respect et de préservation (Droits de l’Enfant et Environnement) et qui n’ai pas beaucoup vu les bedonnants d’en-dessus dans les orphelinats ou les bidonvilles dans lesquels je suis allé traîner mes guêtres, je me sens très proche de ces paumés qui ont coulé parce qu’ils ont cru que notre société, que les gens qui la composent (Qui a dit qui la décomposent) étaient infiniment meilleurs que ce qu’ils sont vraiment.

Ce soir, je suis un africain qui a perdu sa couleur parce que la peau noire, comme la blanche d’ailleurs, ne résiste pas très longtemps dans l’eau de mer. Mais attention, si je suis incolore, cette situation n’est pas indolore, leurs innombrables et insupportables cris silencieux disent tout le contraire !

Relisez la chronique sur la hyène brune et les donneurs de leçon, profitez-en car nos frères noyés ne liront plus jamais rien, et interrogeons-nous sur cette époque et ce lieu où nos « valeurs » sont remplacées par le culte égocentrique et suicidaire du pognon-roi.

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