Comment communiquer mon sentiment de révolte ?
La montagne dans et sur laquelle je vais m’entraîner quotidiennement en VTT est traversée par une route départementale qui aurait tout pour que les automobilistes qui l’empruntent soient paisibles et heureux.
Des chênes à perte de vue, des cigales que ni la chaleur ni le chant à répétition n’effrayent, une faune et une flore qui font honneur au mot « biodiversité », et pourtant…
Il faut que des tas de ferraille fumant fort et noir la montent ou la descendent à vive allure, laissant aux éventuels piétons et autres cyclistes la portion congrue d’un ruban étroit et plus de première jeunesse.
La vision de ces abrutis au volant de leurs poubelles rasant les « autres » a la capacité de me plonger dans des abîmes d’incompréhension, comment peut-on être aussi étanche à la beauté et au respect des autres ?
Sans doute qu’une part d’entre eux n’est justement pas assez étanche…
Ma fureur a récemment atteint un comble lorsque j’ai croisé 2 geais malchanceux qui n’avaient pas compris que cette coupure de goudron dans leur royaume est synonyme de danger et que l’on ne peut pas en virevoltant entre les chênes la croiser impunément…
Ils ont payé leurs facéties aériennes de leur vie :
Malgré leurs exceptionnelles qualités de vol, leurs slaloms joueurs entre les arbres les ont conduits sur cette route où une voiture arrivait si vite qu’ils n’ont pu l’éviter, ce que n’a pas non plus cherché à faire le « sympathique » conducteur, émule du revenant Schumacher.
Le double impact a fait un bruit sourd, juste le temps de relâcher un instant la pression sur la pédale d’accélérateur et il a continué son chemin.
C’était terminé pour les geais, et pour votre serviteur suant sur son vélo c’était une preuve de plus que « l’homme moderne » développe un autisme environnemental inquiétant qui de plus ne cesse de s’aggraver.