Bravo, le chômage des jeunes est à 3,2 %
Soit le plus faible taux en Europe !
Un résultat annoncé hier et dont peuvent être légitimement fiers la population, les institutions et les principes de ce pays. A propos duquel parlons-nous ?
De la Suisse, bien entendu suis-je tenté de rajouter…
De la Suisse où il est possible de lire ce qui passerait pour une provocation, une insulte ou une négation du droit des travailleurs en France ; exemple d’une question d’un journaliste à un responsable politique helvétique :
«A quoi attribuez-vous cette excellente statistique ?»
«Essentiellement, à 2 caractéristiques de notre pays, la première concerne l’apprentissage qui permet à environ la moitié de nos jeunes d’être bien formés et employables dès l’âge de 20 ans. Leur taux de chômage est d’ailleurs encore plus bas que celui déjà excellent des diplômés universitaires.
La seconde est la flexibilité de notre marché du travail car le plus important est d’être engagé et un patron n’engagera pas si comme en Italie ou en France (sic) il sait qu’il va avoir les plus grandes difficultés à licencier si son carnet de commandes baisse.»
«Cela signifie-t-il que la protection des employeurs est plus importante que celle des employés ?»
«Au contraire, je répète que le plus important est d’être engagé. Prenez l’exemple des pays du Sud de l’Europe où les contraintes légales grandissantes font que l’emploi temporaire explose entraînant une précarité et un appauvrissement des travailleurs»
Commentaire personnel, ayant créé et dirigé plusieurs sociétés en Suisse (Toutes s’étant harmonieusement développées avant que je ne les revende quand ma créativité m’entraînait sur d’autres chemins) et étant l’exact contraire d’un odieux capitaliste, aussi bien dans mes principes que dans mes actions, je peux témoigner de cette immense différence d’état d’esprit entre un pays où par nature un patron est un profiteur et un exploiteur qu’il convient de circonvenir et la Suisse où chacun apporte sa contribution à sa place pour le bien commun en respectant le travail des autres.
Différence d’attitude et différence de résultat…
Bien entendu, la Suisse n’est pas le Paradis et les humanistes doivent s’engager pour améliorer la situation de nombre de personnes mais les caisses sociales sont pleines et bénéficiaires et l’avenir est regardé avec confiance, cela change la perspective et les moyens d’action.
A mon modeste avis, il manquait un élément majeur, fondateur, à l’explication du «miracle économique suisse» (Que les professionnels de la caricature oublient leurs réponses toutes faites sur les banques, l’argent sale et autres sources douteuses. Leurs commentaires démontrent leur ignorance complète du tissu économique helvétique), cet élément manquant est la démocratie directe !
Je suis convaincu que cette maîtrise totale de son destin par le peuple, que cette capacité de décider directement des lois et de leur champ d’application est le vrai secret de la prospérité suisse.
Mais, c’est une histoire tellement extraordinaire qu’elle méritera bien d’autres chroniques. Celle-ci s’arrête ici sur mon souhait d’une très belle journée pour chacun de nous et sur mes félicitations sincères à la patrie de Guillaume Tell, Jean-Jacques Rousseau et de Henry Dunant…