42 kilomètres pour tutoyer le firmament…
A chacun son initiation, plusieurs amis proches font partie d’organisations plus ou moins secrètes, recourant à des rites plus ou moins ancestraux, dont chacun d’entre eux validera la pertinence dans le secret de son cœur.
Au modeste bipède qui vous accueille en ces pages, les années ont offert un support de méditation unique dans sa banalité affichée : la marche !
Pour ma vie et mon développement personnel, l’affirmation : « Je pense donc je suis » était nous dirons incomplète, le développement : « Je marche et je pense donc j’essaye de m’améliorer » est pour moi plus agissante, plus concrète.
Je m’exerce avec bonheur depuis plusieurs années avec 2 mises en œuvre grandeur nature, 2 chemins, ceux de Compostelle et de Rome, dont les points de départ et d’arrivée étaient d’une simplicité absolue : mon âme…
Le 27 juillet 2008, il m’a été encore donné la chance de pouvoir vivre un moment d’une grande intensité. J’avais proposé à mes courageux compagnons de Saint-Jacques et de la ville éternelle de m’accompagner mais…
Je suis donc parti vers 5 heures du matin, seul, dans une nuit éclairée par un croissant de lune et un firmament que les villes ont oublié depuis longtemps. Un peu plus d’une heure plus tard, au moment de quitter une vallée pour une autre, un premier cliché était possible.
Encore plus tard, l’objet de ma quête apparaissait enfin dans le lointain :
Les heures passaient, la marche commençait à entamer mes résistances pour me permettre un questionnement qui irait crescendo tout au long de la journée. Le premier col passé, la vallée de Sault s’offrait à moi :
Un peu plus loin, posé sur la route, un petit rhinolophe (Sauf erreur) témoignait de façon dramatique de la destruction de la nature par l’homme, enfin une certaine catégorie d’hommes…
Le soleil, enfin levé, me permettait cette silhouette sur fond de lavande
Vers 8h30, j’atteignais Sault
Et son environnement exceptionnel
Une quinzaine de kilomètres après mon départ, l’ascension du Mont Ventoux pouvait commencer, les paysages étaient magnifiques :
Ce n’était que beauté…
Bien que ces chemins soient fort encombrés :
Pour l’anecdote, je n’ai croisé aucun humain en montée, seulement quelques uns en descente près du sommet. La traversée de la forêt achevée, je débouche enfin sur la crête, tout là-bas, l’objectif de mon périple m’attend.
Mes jambes sont lourdes, très lourdes, le manque récent d’entraînement se fait sentir, je retrouve la désagréable sensation des crampes. Au niveau moral, j’ose même spirituel, c’est encore plus efficace, la douleur me dépouille du carcan des réflexions inutiles et me permet de me concentrer sur l’essentiel.
L’environnement m’y aide, il n’y a pas vraiment foule…
Au col des tempêtes que j’atteins très fatigué, je vois passer la voiture de mon épouse, le sommet est à quelques centaines de mètres.
Qui seront gravis avec peine mais en joie car accompagné de mes cadets qui réaliseront ce cliché :
Statistiquement parlant, ce ne sont que 42 kilomètres dont 34 de montée, mais humainement, ce furent 8 heures et 20 minutes d’une richesse incroyable.
Oui, ce 27 juillet 2008, qu’il était bon d’être vivant et là !