35 heures et déficit
A l’occasion d’une attente inutile dans une salle pourtant officiellement dédiée à cet exercice, j’ai récemment entendu une conversation entre 2 doctes personnes qui échangeaient bruyamment sur le lien qu’elle voyait entre l’adoption des 35 heures (Durée hebdomadaire du travail) en France et le creusement du déficit commercial.
Cette évidence était si claire à leurs yeux qu’elles soupçonnaient les politiques de ne pas la stigmatiser davantage pour d’obscures motivations électorales. En résumé, la gauche pour éviter d’avoir à reconnaître leur erreur de l’avoir mise en œuvre et la droite pour ne pas passer pour d’affreux capitalistes décidés à l’annuler en ces temps d’indignation rampante.
L’attente ayant fini par s’achever (Rappelons-nous que même les mauvaises choses ont une fin), j’ai gardé de cette discussion l’envie de trouver quelques éléments de référence pour me faire une opinion.
Quoi de plus simple que d’observer la performance du pays ? Et quel meilleur indicateur que celui de sa balance commerciale ?
Lorsque l’on se rappelle que c’est le gouvernement Jospin qui a introduit les 35 heures en l’an 2000, on comprend ce dont parlait mes fugaces voisins de la salle d’attente. Avaient-ils pour autant raison ?
L’objectif déclaré des 35 heures était de créer 700’000 emplois, qu’en a-t-il été ? Ce tableau en provenance des «Echos» ne semble pas montrer d’amélioration, surtout en comparaison avec le voisin allemand :
Faut-il donc en conclure que les 35 heures sont la principale cause du décrochage économique récent de la France ?
Je vous propose un dernier graphique, celui de l’évolution de la dette hexagonale, dont les couleurs reflètent l’orientation politique des gouvernements successifs. Il a été créé par le magazine «Le Point» :
Ce qui est sûr, c’est que l’Europe, la zone Euro et la France sont face à de dangereux défis et qu’une expression devrait l’emporter sur toutes les autres : «cohésion nationale, européenne et internationale» mais, sans aucun doute, c’est beaucoup trop demander à des hommes politiques.
Le sommet de la «dernière chance» (xième version) qui s’ouvre ce soir à Bruxelles nous promet une refondation, pourquoi pas ? Bien que le doute soit plus présent que la confiance.
Bonne journée à tous