Comment ne pas être effrayés – et le mot n’est pas trop fort car il remplace celui malheureusement galvaudé de révoltés – par la lente mais semble-t-il inexorable glissade de la France vers l’abîme ?

Alors que tous les voyants économiques sont depuis longtemps au rouge vif (Investissement, chômage, confiance, exportation, etc.) « l’équipe gouvernementale » n’a cessé de torturer les chiffres et la réalité pour masquer son incapacité à changer le funeste destin national.

Mais là où la fibre démocratique se hérisse et provoque un haut le cœur qui force à ouvrir la bouche et à laisser sortir son incompréhension, c’est lorsque que ces « politiques » se gargarisent de principes et d’ambitions « socialistes » pour justifier leurs actions.

N’hésitant jamais à convoquer Jean Jaurès et les figures tutélaires, croyant y trouver encore mieux qu’un blanc-seing : une indulgence plénière et perpétuelle…

Ce n’est bien entendu pas par hasard que ces termes religieux sont utilisés ici dans un contexte « post SFIO » qui leur est aussi étranger que l’éthique de Jaurès chez ses « successeurs actuels ». Ont-ils vraiment oublié que leur inspirateur avait déclaré et surtout mis en œuvre :

« Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques »

Extrait de son extraordinaire discours à la jeunesse d’Albi que chaque détenteur d’un maroquin ministériel devrait s’engager à lire (« relire » serait sans doute exagéré pour certains...) en entrant en fonction dès lors qu’il (Ou elle) prétendrait être socialiste.

La guéguerre présente qui a conduit à la « démission » du gouvernement est indécente et fait plus penser au naufrage du Costa Concordia qu’à la mise en œuvre concrète et courageuse d’un programme clair, préparé et réaliste, on n’ose même plus le terme « d’efficace ».

Le navire est sur le flanc et les rats quittent le navire…

N’y voyez nulle insulte (Ce n’est pas le genre de ce journal du Monde et d’Ailleurs) puisque si notre mémoire est bonne, c’est le Commandant Francesco Schettino qui est parti dans les premiers… Francesco…

D’ailleurs, quand on se pose et que l’on réfléchit tranquillement, en ces temps de commémoration du centenaire du déclenchement de la 1ère guerre mondiale (Et par là-même de la dramatique disparition du fondateur de l’Humanité), cette mascarade n’a-t-elle pas des allures de second assassinat de Jean Jaurès ? Cette fois politique et par plusieurs « Villains » ?

Pour son dernier voyage, le Costa Concordia vient d’être provisoirement renfloué et est passé au large de la Corse, sous le regard méfiant de Ségolène Royal. Gageons qu’il s’agissait d’un signe et que la prochaine étape du quinquennat risque plus de l’imiter que de prendre des allures triomphantes de « Hollandais Volant ».

Il semble respectueux de laisser le dernier mot à Jaurès :

« Quand les hommes ne peuvent plus changer les choses, ils changent les mots »

Bonne journée à tous

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