Lance Armstrong, une confession pour rien ?
Ce qui est extraordinaire avec le cyclisme en général et le Tour de France en particulier, c’est qu’une écrasante majorité de la population considère qu’il est impossible d’y briller sans avoir eu recours au dopage.
C’est plus qu’une impression, cela a des airs de certitude et malgré ce contexte théoriquement si peu flatteur et si peu exemplaire, les foules se massent sur les bords des route et les pharmacies ambulantes, que seraient donc les coureurs pour tant de spectateurs, sont vus comme des stars, voire même des héros.
Comme si l’aspect «triche» et mise en danger de la vie des sportifs était depuis longtemps intégré et accepté, le vélo «c’est comme ça»…
Il faut dire qu’il y a de quoi être convaincu tant la liste des dopés est longue et «prestigieuse» (Pour ceux que cela intéresse, en cliquant ici vous aurez accès à une liste et des informations qu’un sens de l’humour – absolument naturel – m’oblige à qualifier de stupéfiantes).
C’est donc en gardant bien en tête le statut unique du cyclisme qu’il faut regarder les «confessions» de Lance Armstrong. Ses communicants ont très bien travaillé et ont compris avec quel état d’esprit les téléspectateurs allaient l’écouter, le postulat de départ dans l’esprit du public était «tous dopés» donc Lance reste le meilleur, CQFD.
Rajoutez-y la dose indispensable de larmes avec l’évocation de son cancer et du travail remarquable de sa Fondation et vous avez à l’arrivée une immense baudruche médiatique – ses aveux télévisés – qui se dégonfle presque entièrement. Cela pourrait se résumer par un «j’ai reconnu tout ce qui était déjà prouvé et j’ai nié ce qui pouvait encore me causer plus de torts».
Les réactions ne se sont pas faites attendre, notamment le président de la terrible agence américaine antidopage (Usada), Travis Tygart, qui affirme que Lance Armstrong a menti à Oprah Winfrey et aux millions de téléspectateurs scotchés à leurs écrans pour ne pas risquer de nouvelles poursuites pénales.
Faisons un pari, «l’affaire Armstrong» va continuer à apparaître plus ou moins régulièrement dans l’actualité, au rythme des «rebondissements» qui ne manqueront pas de se produire et le Tour de France va finalement débuter le 29 juin prochain (Date si importante pour les Martin, j’y reviendrai...) en Angleterre, provoquant un immense engouement populaire, les médias vont s’y ruer et nous gratifier de dizaines d’heures de direct.
Des équipes vont continuer à se former, de grands groupes mondiaux vont y investir des millions et des millions, la roue, les roues vont tourner, les étapes se succéder, les drames se dérouler, les scandales se révéler, les acteurs s’étonner et le grand cirque recommencer.
Comme si c’était l’essence même du cyclisme…
L’essence ? Ah zut, je croyais que désormais ils carburaient à l’eau claire !
Bonne fin de semaine à tous
Comme accro de cyclisme depuis presque toute ma vie, je suis d’accord avec vous, Martin. Ces « aveux » sont du grand n’importe quoi.
Pour moi, Armstrong ne confirme pas l’adage « tous dopés » mais par contre il ne fait que confirmer pour nous que tout est vénal et à vendre.
Ce que je voudrais vraiment, c’est la fin de la junta UCI, la mafia du sport, alimentée par l’argent des delaware et de l’oligarchie russe. Sinon, où va-t-il, le dernier recours de l’esprit humain pour lutter contre ses propres limitations et donner l’exemple à tous?