La planche, mot à la mode
Avec cet été finissant, la planche à voile va être remisée pour les vacanciers, rien d’exceptionnel tant elle est saisonnière… mais il y en a une autre qui ne cesse de s’installer et ambitionne d’autorité de faire partie de notre quotidien : la planche à billets !
Des 2 côtés de l’Atlantique, la FED américaine et la BCE inondent le marché de flots de monnaie qui sont censés «soutenir la reprise».
Quels flots de monnaie et quelle reprise ?
Cet argent (Papier pas métal, malheureusement, parce que l’argent métal correspond à une réalité physique) est généreusement proposé aux banques avec l’ambition que celles-ci seront, si ce n’est accommodantes, au moins plus compréhensives envers leurs clients (Entreprises et particuliers) pour que la consommation reparte entraînant une augmentation de l’activité économique, une modération du chômage et une amélioration des comptes publics.
On en est loin… Pourquoi ?
Parce qu’avec cette crise des dettes souveraines qui suit les précédentes (Subprimes, Lehman Brothers, etc.), les banques sont devenues beaucoup plus exigeantes pour les autres, à commencer leurs clients, et préfèrent par exemple en Europe replacer leurs liquidités excédentaires auprès de la… BCE, soit l’organisme auquel elles les ont initialement empruntées, cherchez l’erreur.
La situation des états occidentaux peut se résumer ainsi : «On creuse un énorme trou que nous lèguerons à nos enfants pour en boucher virtuellement un autre» parce que l’on choisit plutôt que d’intervenir en soutien de l’économie réelle de financer les banques en leur prêtant de l’argent quasiment sans intérêt. Mais ces flots d’argent n’irriguent pas vraiment le système car les banques ne sont plus prêteuses et la situation se grippe de plus en plus.
Notez que l’option de noyer le système (Entreprises et particuliers) avec des excédents monétaires n’est pas non plus une option viable puisqu’elle conduit immanquablement à des bulles qui lorsqu’elles éclatent provoquent des drames ; voir à ce propos les récentes bulles immobilières américaine et espagnole.
Quand l’argent coule à flots, l’argent n’a plus de valeur et il faut de nouvelles références, l’immobilier pendant un temps et à la fin l’or (Auquel tout pater familias devrait s’intéresser, d’autant plus aujourd’hui).
A ce propos, on entend journellement parler de crise mais qu’en pensent les marchés et plus particulièrement le «King» de ceux-ci, le New York Stock Exchange avec l’un de ses indices vedettes le Dow Jones des 30 principales entreprises cotées à Wall Street.
Voilà le graphique :
On peut remarquer que s’il y a eu un écroulement après le record du 9 octobre 2007 (14’164.53), nous sommes pratiquement revenus aux plus hauts puisqu’il dépasse les 13’000 points, merci qui ?
Merci la planche à billets puisqu’il faut bien investir ces montagnes d’argent presque gratuit que les banques centrales mettent si généreusement à disposition pour maintenir le système en vie.
Retour à la case départ, avec cette lancinante question : «Combien de temps le système va-t-il supporter ces perfusions, cet engrais déversé à si haute dose ?».
La dette américaine est à l’instant de la rédaction de cette chronique de presque 16’000 milliards de dollars et elle s’accroît d’environ 2 millions de dollars chaque minute (Cliquez sur l’image ci-dessous pour le chiffre en temps réel)
Si ce n’est pas assez clair :
Alors combien de temps «ce» système peut-il encore tenir ?
En résumé final, plus les états occidentaux ont des dettes et plus ils impriment de la monnaie qui a de moins en moins de valeur, CQFD.
Il s’agit donc bien d’une histoire de planche mais pas de celle que vous croyiez… la planche en question est celle qu’espèrent faire encore une moment les «grands» pays en tentant de rester à flots (QE3, etc.), sans trop bouger et en croisant les doigts pour qu’une vague ne vienne pas les faire couler !