Israël doit revenir au Conseil des Droits de l’Homme
Le Béotien que j’étais lors de ma première visite, il y a quelques années, au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU avait été très impressionné de voir assis, côte à côte, les Israéliens et les Palestiniens.
Comment, ces peuples en conflit permanent pouvaient se trouver non seulement dans la même enceinte mais voisins ? Ceci en toute quiétude ?
Les nombreuses visites qui ont suivi cette découverte ont «banalisé» cette situation et ont même posé les fondations d’un des projets de CyberDodo, la distribution simultanée de nos Edupacks dédiés aux Droits de l’Enfant en Palestine (Version Arabe) et en Israël (En Hébreu).
Afin que chaque enfant puisse connaître les Droits que lui reconnaît la CRC (Convention Internationale des Droits de l’Enfant dont le texte est ici) et qu’il comprenne instantanément que ses Droits sont des Devoirs envers les autres puisque tous les enfants bénéficient des mêmes protections.
Ce projet est particulièrement complexe à mettre en œuvre, ce qui ne nous empêche pas d’y travailler et d’y croire contre vents et marées…
Mais, hier, Israël a annoncé qu’il se retirait du Conseil des Droits de l’Homme en signe de protestation suite à la décision du dit Conseil d’ouvrir une enquête internationale sur les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens. Cette tonitruante annonce ayant été assortie de commentaires particulièrement sévères sur la partialité supposée du Conseil, allant jusqu’à envisager de demander aux États-Unis d’également quitter le Conseil.
Que peut-on attendre de ce clash ?
Beaucoup de soucis pour le Conseil à court terme puisque Israël a précisé qu’aucune visite ne serait autorisée dans le cadre de cette enquête. La crainte que les USA quittent à leur tour cette institution dans laquelle ils ne sont revenus que récemment étant relativement faible.
Qu’en sera-t-il à plus longue échéance ?
Comment répondre, avec le cœur ou la tête ? La tête dira que beaucoup va se jouer à Washington et que si Barack Obama est réélu, il est possible qu’il parvienne à «inciter» ses alliés hébreux à ouvrir enfin les yeux pour conclure un traité de paix durable avec leurs voisins. Ce traité impliquant la création d’un état palestinien souverain reconnaissant l’existence d’Israël dans des frontières clairement et définitivement fixées.
Le cœur lui se dit qu’une crise est toujours une opportunité de remise en cause et de nouveau départ. Israël peut réaliser à cette occasion que son intransigeante résistance est considérée par beaucoup de personnes à travers le monde comme une opposition systématique à la marche de l’histoire et aux Droits des Hommes et que sa colonisation rampante et ses «opérations» militaires dans les territoires palestiniens choquent une majorité de nos contemporains.
Il n’y a pas d’autre solution que la Paix !
Elle implique du courage, de part et d’autre, du respect, de part et d’autre, et un soutien sans faille de la communauté mondiale.
Ma crainte actuelle est que la radicalisation du gouvernement Nétanyahou (Qui n’est pas soutenue par nombre de mes correspondants israéliens) trouve prochainement avec l’Iran un autre terrain de conflit qui fera provisoirement oublier l’urgence de donner aux Palestiniens un état.
Rappelons-nous en conclusion la courageuse prise de position de Barack Obama en mai 2011 plaidant pour la création de cet état palestinien sur les bases des frontières de 1967 ! Certains voyant dans cette déclaration une des motivations du durcissement constaté des autorités israéliennes.
Faisons confiance aux peuples qui eux n’aspirent qu’à la Paix pour croire qu’ils montreront à leurs autorités qu’il est temps de changer de paradigme…