Défense, Stratégie, Karma
Nous connaissons tous : «La meilleure défense, c’est l’attaque», il semble que ce soit désormais aussi la stratégie mise en œuvre par Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair.
S’ils sont présentés dans cet ordre dans cette chronique, c’est au vu de leurs implications respectives dans les «affaires» bien que la galanterie eût exigé que dans le couple Madame soit mentionnée la première. Mais, entre nous, y a-t-il eu une quelconque place pour la galanterie dans ce glauque feuilleton ?
Nous avons donc appris hier que les avocats du couple allaient attaquer en justice toute une série de médias ainsi que le conseiller du président, Henri Guaino. Les premiers pour des «articles relevant du voyeurisme le plus détestable» et le second pour des «propos justifiant le dépôt d’une plainte pénale au regard de leur gravité».
Rien de moins !
Cette réaction a au moins le mérite de poser la question de la frontière entre vie privée et vie publique. Lorsqu’une personnalité assume d’importantes responsabilités, a-t-elle plus ou moins le droit au respect de sa vie privée ? Qu’est-ce qui fait partie de celle-ci ? Que signifie le secret de l’instruction, quotidiennement bafoué, notamment en France ?
Revenons quelques mois en arrière, le n°1 du FMI parcourait la planète pour dispenser leçons de morale gestionnaire et piqûres de soutien financières. Dans le même temps, était orchestrée par ses soutiens la montée en puissance de sa future campagne présidentielle française, il incarnait l’homme providentiel.
Celui qui renonçant à sauver le monde, allait se dévouer pour sauver sa patrie. Sans plus de connotation religieuse que cela, on peut parler d’une démarche quasi messianique. Les primaires socialistes ne devaient être qu’une formalité, l’écueil ressemblant à une vaguelette devant l’océan des acclamations attendues.
Sur le plan privé, cette aura quasi mystique était nourrie par sa rédemption supposée après l’affaire Piroska Nagy suite à laquelle sa femme l’avait merveilleusement absous en affirmant qu’ils «s’aimaient comme au premier jour».
La barre était placée très haut, la France qui s’enfonçait chaque jour davantage dans la peur devant l’abysse des dettes souveraines pensait tenir un homme d’état à la stature exceptionnelle et rêvait que, grâce à lui, le futur serait moins sombre.
C’est dans ce contexte que le 14 mai (Soit la «rencontre» entre Nafissatou Diallo et DSK) est survenu !
Le héros était menotté, le piédestal détruit et le rêve envolé…
Depuis, les «révélations» suintent continûment comme autant de pus relâché par une blessure jamais traitée. Jusqu’à cette contre-attaque que l’on peut comprendre de la part de Madame, moins de la part de Monsieur car elle me fait trop penser à cette saillie (Pardon…) géniale de Pierre Desproges :
«L’ennemi est con, Il croit que nous sommes l’ennemi alors que c’est lui…»
Bonne journée à tous