Va te faire voir chez…
Chez qui, d’ailleurs ?
Parce que l’expression consacrée n’est-elle pas « Va te faire voir chez les Grecs » ?
Seulement la Grèce n’est plus ce qu’elle était et la journée d’action d’aujourd’hui contre le plan d’austérité le démontre une fois de plus, de quoi s’agit-il ?
D’un magnifique pays beaucoup trop « imaginatif » et individualiste dans lequel « l’optimisation » des finances individuelles est passée devant celle de la nation pendant trop longtemps. Une autre manière de dire cela pourrait être : « A force de tricher sur les impôts et d’accumuler de la dette, le pays ne peut plus s’en sortir, seul… ».
Ramener la crise grecque aux seules magouilles fiscales serait lacunaire, il ne faut pas oublier la responsabilité majeure des gouvernements qui ont permis à la situation d’atteindre un point de non retour.
Soyons concret !
Les pays membres de l’Union Européenne se sont mis d’accord sur des critères de convergence économiques afin que les plus riches et/ou les plus sérieux ne payent pas pour les autres… Parmi ceux-ci figuraient notamment un déficit maximum de 3% et une dette ne dépassant pas les 60% du PIB.
Qu’en est-il en Grèce ?
Le déficit a dépassé les 10% en 2010 et sa dette avoisine actuellement les 157% de son PIB !
Que peut-il se passer ?
Scénario 1, malgré la vente de ce que la presse a finement appelé les « bijoux de famille » (Environ 50 milliards d’euros attendus) la Grèce ne peut faire face à ses échéances et elle fait défaut (Faillite). Elle sort de facto de l’euro et l’Union Européenne tremble sur ses bases.
Scénario 2, malgré la vente de ce que la presse a finement appelé les « bijoux de famille » (Environ 50 milliards d’euros attendus) la Grèce ne peut faire face à ses échéances et elle fait défaut (Faillite) mais… l’Union Européenne ne veut pas basculer dans le chaos et elle vient à son secours en injectant massivement de l’argent.
On parie sur le scénario ?
La vraie question n’est pas de savoir si la Grèce va faire faillite, en l’état c’est impossible du fait des risques majeurs de contagion pour le système bancaire européen et mondial. Par contre, et en cela nous comprenons mieux la rue grecque qui manifeste aujourd’hui, pourquoi dépecer un pays en vendant ses actifs les plus précieux puisque cette opération ne peut ramener la dette en dessous de 130% ?
Le dilemme est terrible, faut-il punir les citoyens grecs tout en sachant que cela ne changera pas le fond de l’immense problème ou faut-il laisser impunie l’impéritie des dirigeants qui ont creusé un gouffre que seule la solidarité européenne permettra de combler ?
On peut discerner la décision qui sera prise… Ce sera de… ne rien décider !
Et de laisser en l’état la situation, avec quelques injections massives de capitaux (FMI, UE) pour permettre à Athènes de faire face aux paiements des intérêts de sa dette, tout en demandant aux détenteurs des obligations grecques d’accepter de déplacer leurs échéances de 2 ou 3 ans.
Avantages ?
On remet la poussière sous le tapis, le système des dettes souveraines stratosphériques est pérennisé et tout va pour le mieux jusqu’à la prochaine crise… espagnole, portugaise, grecque ou carrément américaine ?
Le ciel sera nuageux ce mercredi à Athènes, 21°, bonne journée à tous
