Des milliards dépensés en sémantique ?
Ou comment perdre des milliers de milliards simplement pour rebaptiser le mot « subprimes » en « double dip ».
« Subprimes », devenu une grossièreté depuis que le monde s’est réveillé un matin de Lehman Brothers en réalisant que la finance mondiale n’avait pas de morale.
« Double dip », une expression qui va de plus en plus envahir vos écrans et qui peu ou prou désigne une situation quasi identique à celle de la crise des subprimes !
Hier, les États-Unis ont annoncé un écroulement de la vente des logements anciens avec un plus bas de 15 ans, ce matin S&P dégrade la note de l’Irlande pendant que le scénario d’un retour de la récession recrute des légions de nouveaux partisans.
Comment, nous aurait-on menti ?
Reprenons le cours de cette crise qui en septembre 2008 menaçait d’être systémique et qui – on nous l’avait assuré – avait été réglée depuis avec une « vigoureuse » reprise à la clé. A l’origine en 2002, les banques américaines prêtant n’importe quoi à n’importe qui et qui – intelligentes, d’aucuns parleraient de filouterie – avaient transformé leurs hypothèques pourries en instruments d’investissement triple A, les fameuses subprimes.
La bulle immobilière US éclate, la vérité des comptes s’impose, les gouvernements injectent des milliers de milliards dans les banques qui risquent de suivre le « bad example » de Lehman Brothers. Ces mises à disposition monétaires sans précédent aux responsables de la crise (!) étaient justifiées en expliquant qu’il était indispensable de ne pas fermer le robinet du crédit pour que l’économie puisse passer cette période difficile.
Dans la réalité, les banques ont majoritairement utilisé cet argent gratuit pour gagner des fortunes sur les marchés et rembourser au plus vite leurs propres (Mot inadapté) dettes, contribuant ainsi à créer – selon moi – une nouvelle bulle en bourse car il fallait bien faire quelque chose de ces milliards si généreusement offerts par la collectivité.
Donc, après avoir artificiellement gonflé les prix de l’immobilier, c’est la valeur des entreprises qui a été manipulée par les grands établissements financiers mais le plus grave, c’est que le nouveau ralentissement économique annoncé (Et semble-t-il aussi confirmé ce matin par l’IATA quant au trafic mondial de fret aérien) va également leur profiter puisque les banques vont à présent jouer la baisse et gagner une seconde fois.
« Sémantique », soit le sens des mots. Aurions-nous assisté béats, voire hagards, à un exercice triennal concret qui aurait consisté à garder la même définition mais en changeant le mot ? De « subprimes » à « double dip »…
Une question à combien de milliards ? A la charge de qui ?
J’ai une idée et vous ? Bonne journée…
P.S: Pour la petite histoire, pour décrire graphiquement le phénomène de « double dip », les économistes parlent d’une figure en « W », quoi à peine parti, il est déjà de retour ? Au secours…
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