La crise est finie !
C’est en tout cas ce qu’il nous faudrait comprendre de la clôture d’hier soir à Wall Street et de la Une anticipée d’un certain nombre de vos journaux, financiers mais pas uniquement.
Car, en terminant à plus de 11’000 points pour la première fois depuis septembre 2008, le Dow Jones a tout simplement effacé 2009 et la tempête boursière.
Est-ce aussi simple ?
La Grèce qui a trouvé quelques dizaines de milliards d’euros à de meilleures conditions auprès de l’UE et du FMI qu’auprès des marchés est-elle définitivement tirée d’affaire ? Le Portugal, l’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne, etc. peuvent-ils garantir que leur déficit est sous contrôle, idem pour leur chômage ?
Les entreprises rempliront-elles sur le long terme leur carnet de commandes ? Au-delà d’une simple amélioration entre 2009 (Annus horribilis) et 2010…
Les banques dont nous apprenons régulièrement qu’elles seraient coupables d’autres turpitudes et d’autres dissimulations passeront-elles aisément le cap qui finira bien par arriver de l’argent facile vers le resserrement monétaire ?
Enfin, l’économie générale, vous et moi, sera-t-elle capable de surmonter le doublement voire le triplement du coût de l’argent qui passera de 1 à 2 % pour atteindre 4 ou 5 % ?
Parce que la bourse et ces 11’000 points mythiques ne sont qu’une photographie estimée des résultats financiers à un horizon de 12/18 mois, si les belles promesses ne se concrétisent pas et si les bénéfices ne sont pas au rendez-vous, le réveil sera difficile.
Pour le moment, les robinets grands ouverts des banques centrales inondent le monde d’argent pratiquement gratuit, initiant une hausse mécanique des cours (Il faut bien que cet argent s’investisse quelque part) mais quand ils se refermeront, le coût élevé de l’argent, une possible inflation et la réalité économique présenteront leurs comptes.
Dans un monde fou qui ne connaît que la croissance comme objectif et médicament miracle, tout est mis en œuvre pour que le consommateur… consomme, rendez-vous dans quelques mois pour savoir si l’histoire que l’on nous raconte actuellement aura été assez crédible pour qu’une majorité de nos contemporains ait choisi de reprendre un mode – autodestructeur – de consommation outrancière qui sauvera peut-être ce monde financier qui est – ne l’oublions pas – responsable et coupable de nos soucis actuels.
