Une égalité « carbone » ?
L’annulation de la taxe carbone française par le Conseil Constitutionnel est une vraie surprise, non sur le fond puisque les arguments présentés sont pertinents, non sur la motivation bien connue de son Président, Jean-Louis Debré, à compliquer la tâche de son ennemi de toujours mais bien sur le fait d’avoir osé censurer une des principales mesures nées du grand tohu bohu médiatique appelé « Grenelle de l’Environnement ».
Car le Conseil n’a pas eu peur d’être clair dans ses attendus, exemples :
– La loi censurée créait trop d’exemptions avec 93% des émissions d’origine industrielle non taxées
– La taxe carbone n’aurait concerné que moins de la moitié des gaz à effet de serre
– La taxe créait une inégalité face à l’impôt et est contraire à l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique
Rien de moins !
Cette taxe carbone que les humoristes s’étaient empressés de qualifier « d’usine à gaz » lors de sa présentation est donc renvoyée à ses créateurs avec un zéro pointé en écologie dans leur carnet déjà peu brillant.
Il faut dire qu’en choisissant d’exonérer les centrales thermiques produisant de l’électricité, le transport aérien, le transport voyageurs routier et les 1’018 sites industriels les plus polluants de France pour concentrer ses « efforts » sur les ménages, le gouvernement n’avait pas fait preuve d’une cohérence flagrante.
Rajoutez à cela l’étonnante promesse d’une « compensation intégrale » pour les particuliers et vous obtenez ce jugement net et sans bavure (Au contraire d’ailleurs de la plupart des rejets industriels mais il paraît que c’est une autre histoire).
Allez, le Premier Ministre a promis une nouvelle mouture de la taxe carbone pour le 20 janvier, Jean-Louis Debré se réjouit déjà…