Akmal Shaikh a été exécuté en Chine
Qui est Akmal Shaikh ? De nationalité anglaise et d’origine pakistanaise, ce petit commerçant londonien père de de 5 enfants a été arrêté en septembre 2007 à Urumqi, dans la province du Xinjiang, où il aurait servi de « mule » pour y amener 4 kilos d’héroïne.
Les lois contre le trafic de drogue étant extrêmement sévères en Chine, il a été condamné à mort et donc exécuté ce matin…
Pourquoi en parler ?
Tout d’abord pour dénoncer la peine de mort que les autorités chinoises appliquent plus que tout autre pays au monde et surtout pour raconter la tragique histoire de Akmal.
Souffrant selon ses proches et plusieurs médecins de déficience mentale (Désordre bipolaire grave), Akmal Shaikh a séjourné en Pologne où, après différentes errances, il a composé une chanson avec une personne qui l’aurait convaincu qu’il avait le potentiel pour une carrière artistique.
Rencontrant alors le soi-disant propriétaire d’un night club chinois dans lequel il devait paraît-il se produire, il aurait convoyé à son insu depuis le Tadjikistan la drogue qui a été découverte à son arrivée à l’aéroport de Urumqui. Il est d’ailleurs important de remarquer que, selon lui, la valise incriminée ne lui appartenait pas.
Malgré sa collaboration totale avec les autorités chinoises pendant l’enquête et ses évidents troubles mentaux, il a été condamné à mort en octobre 2008.
Plusieurs appels ont été déposés, tous rejetés, la Chine allant jusqu’à refuser que le Docteur Schaapveld que l’ONG Reprieve.org avait envoyé pour examiner Akmal Shaikh puisse le rencontrer alors qu’il était sur place.
Devant cette situation intolérable, le Premier Ministre Gordon Brown avait lancé un appel à ses homologues chinois pour que l’exécution soit reportée jusqu’à ce qu’une évaluation sérieuse de l’état mental de Akmal Shaikh ait pu être menée.
Malgré cela, la Chine a donc bafoué les Droits de l’Homme les plus élémentaires et Gordon Brown a déclaré :
« Je condamne l’exécution d’Akmal Shaikh dans les termes les plus fermes, et suis scandalisé et déçu que nos demandes persistantes de clémence n’aient pas été exaucées »
La Chine répliquant que « les éléments fournis par la partie britannique n’ont pas suffi à prouver qu’Akmal Shaikh souffre de maladie mentale « . A rapprocher de son refus de laisser le Docteur Schaapveld l’examiner…
La peine de mort est une monstruosité dans toute démocratie digne de ce nom, son caractère irréversible étant incompatible avec la notion la plus basique de Droit de l’Homme. La tragique histoire de Akmal Shaikh et son affreuse odeur d’erreur judiciaire ne faisant que le rappeler en termes sanglants.
Pour ceux qui souhaitent découvrir les pièces rassemblées par Reprieve.org pendant son extraordinaire combat pour tenter de sauver Akmal Shaikh, cliquez ici